13
mai
8H29

Le match se poursuit intensément

Alors que Charlie Dalin (Apivia) a franchi la ligne d’arrivée ce matin à 1h27, signant ainsi une éclatante victoire dans cette 3e édition de la Guyader Bermudes 1000 Race, sur l’eau, la bagarre continue pour le reste de la flotte. Jérémie Beyou (Charal), qui est parvenu à trouver un trou de souris dans la molle qui s’étend entre la pointe Bretagne et les Açores en empruntant une trajectoire qui l’a mené jusqu’à la latitude des Scilly, est attendu ce vendredi entre 14h et 17h, à Brest. Le reste du peloton, qui tricote au près à l’opposé du plan d’eau, le long des côtes galiciennes et asturiennes, progresse toujours au près et devrait se présenter en rafale du côté de la pointe Saint-Mathieu, entre le milieu de la nuit prochaine et dimanche après-midi.

« J’ai eu l’impression d’être en état de grâce pendant toute la course. C’était comme si tous les éléments étaient réunis », a déclaré Charlie Dalin, cette nuit, peu après avoir remporté l’épreuve. De fait, si tout semble s’être très bien enchaîné pour lui, la donne a, en revanche, été un peu différente pour ses adversaires qui ont tous vu la dorsale se coucher sur eux et, par ricochet, leurs vitesses de progression s’effondrer avant de décider d’en faire le tour, soit par le nord, soit par le sud. « Hier, Charal, qui a opté pour une route nord, a, pendant un temps, été nettement ralenti. Il aurait pu se faire piéger mais il est parvenu à se sortir de la zone de molle. Il a bien tiré son épingle du jeu dans les conditions qu’il avait », note Christian Dumard, consultant météo de la course. De fait, en mettant du nord dans sa route, dépassant alors de plus de 100 milles la latitude de Brest, le skipper de la baie de Morlaix a réussi à retrouver du vent, en l’occurrence un flux d’ouest sud-ouest d’une quinzaine de nœuds qu’il conserve actuellement pour se diriger sur le dispositif de séparation de trafic d’Ouessant Un DST qu’il semble avoir choisi de contourner par le nord, ce qui va le faire emprunter le chenal du Four pour rejoindre la ligne d’arrivée. « Pour l’heure, il lui reste 90 milles à parcourir. Son arrivée pourrait se situer entre 14h et 17h. Tout dépendra des conditions dans les derniers milles. Avec le flux de nord-ouest qu’il va trouver à la pointe Bretagne, son angle de descente sera intéressant mais on a vu cette nuit qu’aux abords du goulet de Brest, Charlie avait subi un petit coup de frein, arrivant ainsi plus tard que prévu. On peut s’attendre à un scénario un peu identique », temporise Hubert Lemonnier, Directeur de course adjoint de cette Guyader Bermudes 1000 Race.

Une troisième place très disputée

Pour le gros de la flotte, peu ou pas de changements depuis hier. Les concurrents tirent des bords au près dans le sud du golfe de Gascogne, dans un flux de secteur nord-est soufflant entre 10 et 15 nœuds, et tous tentent d’exploiter au mieux les nombreuses oscillations du vent. « S’ils ne sont bien synchronisés et ne virent pas aux bons moments, ils peuvent perdre pas mal de terrain », assure Christian Dumard. Pour l’heure, aux avant-postes, Louis Burton (Bureau Vallée), est parfaitement dans le bon tempo. Décalé d’une vingtaine de milles plus à l’Est que ses poursuivants les plus proches, il reste un peu plus rapide, mais les écarts sont infimes. Le duo Isabelle Joschke (Team MACSF) et Nicolas Lunven (Banque Populaire), qui se rend coup pour coup depuis 24 heures, pointe à moins de dix milles de lui au pointage. La troisième place du podium reste donc très ouverte à ce stade de la course. Derrière, Benjamin Dutreux (Guyot environnement – Water Family) tente de se démarquer du paquet en poussant davantage dans l’Est. Trajectoire payante ou non ? Difficile, en l’état de tirer des conclusions, mais son audace rajoute assurément du piment dans cette course qui n’en manque déjà pas. Son ETA, comme celles de ses trois prédécesseurs, se situe entre minuit et 8h la nuit prochaine. Les autres vont ensuite se succéder à Brest jusqu’à dimanche matin, et même jusqu’à dimanche après-midi pour Antoine Cornic (EBAC Literie) et Denis Van Weynbergh (Laboratoires de Biarritz) qui ferment actuellement la marche.

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