La liberté selon Charlie Dalin

Un monde sans barrière

 

 

Je pense avoir découvert ce qu’était la liberté lors de ma toute première navigation en Optimist à l’âge de sept ans. C’est un sentiment incroyable de se retrouver seul à la barre d’un bateau et de pouvoir définir sa trajectoire sans suivre aucune route tracée ! Pour la première fois, tu réalises qu’il existe un monde sans barrière.

J’ai également ressenti ce sentiment lorsque je me suis retrouvé pour la première fois au milieu de l’océan, sans aucune côte visible à 360°. La vue n’est arrêtée par rien : pas un arbre, pas une colline, aucune limite topographique. Rien que la ligne d'horizon tout autour. Ce ne sont pas des moments accessibles à tout le monde et ce fut un moment fort de liberté totale.

Cependant, dans la course au large au solitaire, il existe un paradoxe fort entre la liberté absolue que nous avons face à un monde de contraintes sur lequel nous n’avons aucun contrôle. En effet, même si nous sommes libres de tout : choisir notre cap, le moment où nous dormons, mangeons, quelle voile nous voulons hisser… nous sommes en permanence sous la contrainte de la météo, des conditions de mer et de vent et des besoins du bateau. En navigation en solitaire, cette liberté peut parfois paraître très relative. Nous sommes libres de nos décisions mais sans cesse contraints à devoir en prendre pour répondre à un monde en perpétuel changement.